Crochetons-nous dans les bois...

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En décembre dernier, j’ai eu un gros coup de cœur pour Dodocraft!

Les pixels, c’est un peu mon dada! Sur le blog, tu en trouveras ici, là, là, ou encore là (en fait, y'en a encore bien d'autres sur le blog: il te suffit de taper dans la barre de recherches "pixel art").

Forcément, c'était ce qu'il me fallait pour upgrader mes versions papier! Pour les utiliser en classe, il fallait que j’y ajoute encore ma touche personnelle.

J’ai pas mal tâtonné sur la forme qu’ils devaient prendre, fais plusieurs essais dans l’année mais cela ne me satisfaisait pas.

Finalement, la semaine dernière, j’ai eu une idée… J’ai donc demandé à mon fils de me créer des Invader avec des thèmes différents, comme s’ils étaient « déguisés »: il a été tout de suite emballé et s’est montré très créatif (j’ai sur mon ordi plus de 15 modèles)!

Je n’avais ensuite plus qu’à compléter tous les designs en m’adaptant au nombre de couleurs pour en faire des exercices de révision ludiques et manipulables. Pour l’instant j’en ai créé sept (ce sera suffisant pour le début de l’année) mais si vous suivez, j’ai encore plein de modèles sous le coude.

Dans les derniers, j'ai tenté de sélectionner des mots en lien avec le personnage à deviner: les possibilités sont infinies et c'est ça qui est chouette.

Ensuite il a fallu les tester pour être sûre que je n’avais pas fait d’erreurs. Une fois qu’ils ont tous été validés, on les a plastifiés, perforés et rangés.

j'ai imprimé deux modèles par page pour les fiches exercices et quatre modèles par page pour la correction

Chaque modèle comprend un numéro pour se repérer. Il s'agit juste de l'ordre dans lequel je les ai créés mais surtout, cela vous permettra de savoir sur quel pixel ils sont en train de travailler et de retrouver rapidement la correction associée.

Chaque fiche comporte également un niveau de difficulté:

1 à partir de la 6e

2 à partir de la 5e

3 à partir de la 3e

La correction, elle, annonce le déguisement de l'Invader…

Je compte les utiliser lors de mes temps consacrés au travail en autonomie. J'ai imprimé 4 modèles à chaque fois et je dispose de deux boîtes de pixels (ce qui correspond à 12 grilles). Je conserve le classeur de correction et je ne donnerai uniquement la solution qu'au moment où l'élève pensera avoir terminé et deviné.

Voilà! J’espère que cette activité vous a plu. Pour ma part j’ai hâte de les ranger dans ma classe dans le tiroir associé!

À venir, d'autres ateliers autonomes originaux, manipulables et détournés! ;-)

Pour télécharger les grilles déjà créées, c'est par ici! En l'absence de matériel adéquat, vous pouvez bien sûr toujours les colorier! Et si vous voulez craquer, avec le code "crochetonsnousdanslesbois", vous bénéficierez de 10% de remise ;-)

Si vous souhaitez en créer à votre tour, je partage avec vous un modèle. Je vous invite à le dupliquer pour permettre à d'autres de pouvoir le récupérer également. Vous n'avez qu'à suivre le chemin juste ici.

Bonne création!

Ce matin, j’avais envie de revenir sur cette activité menée avant les vacances de février afin avant tout d’en garder une trace mais aussi parce que je m’amuse beaucoup à tester des tas de choses nouvelles avec ce groupe de 5e qui est d’une curiosité et d’une vivacité assez incroyables. Je l’appelle secrètement mon laboratoire

Lorsqu’on avait ouvert la séquence sur ce roman pépite, leur capacité à analyser la couverture et l’incipit m’avait bluffée (tiens, faudrait aussi que je vous en parle de ça).

Je me suis alors dit que pour la clore, une analyse de texte serait une excellente option et je voulais absolument les laisser gérer seuls. Bon, vraiment seuls face au texte, je me disais que c’était encore un peu tôt et puis ce qui est remarquable dans ce groupe, c’est l’émulation qui s’y produit. Ils s’enrichissent les uns les autres, rebondissent sur les propos de leurs camarades même si l’écoute et la gestion de la frustration, c’est pas toujours ça. Chaque chose en son temps.

Je vous explique donc comment j’ai procédé. Cette technique a sûrement un nom que j’ignore encore mais là n’est pas la question.

J’ai dans un premier temps lu l’extrait à la classe. J’avais au préalable préparé un document A3 avec le texte au centre et tracé au crayon 4 espaces.

Ensuite, je les ai répartis en groupes de 4.

Ils ont eu dix minutes pour relire le texte ensemble, le situer (c’est notre lecture intégrale) et lui donner un titre.

Ensuite, je leur ai dit de procéder comme nous faisons habituellement en notant dans un des espaces prévus à cet effet leurs remarques sur cet extrait en insistant sur son intérêt. Chaque élément devait être justifié et certains se sont tout de suite emparés de surligneurs afin d’établir une légende à leur analyse car c’est ainsi que nous procédons pour TOUS les textes étudiés ensemble, dès la 6e.

Je n’ai jamais distribué à mes élèves de questionnaires de lecture. Une analyse de texte doit être vivante, avancer par étapes et dépend entièrement de ce qu’il se passe en classe. En fait concrètement, c’est à eux de trouver les questions qu’on doit se poser en fonction de ce qu’on cherche à prouver, à eux de comprendre pourquoi j’ai choisi cet extrait plutôt qu’un autre. Comme souvent je digresse mais il est vrai que c'est un sujet sensible. Alors que nous nous évertuons à faire bouger les lignes en matière de pédagogie, de rapport au texte, à la lecture et à l'écriture, je suis assez surprise de voir que dans les faits (manuels, éditions scolaires etc.) absolument rien ne bouge et qu'on nous demande de coller à un squelette depuis longtemps dépassé. Je pourrais en parler longtemps (et être bien incorrecte si on me lance sur le sujet) alors revenons à nos moutons.

Ils ont de nouveau eu dix minutes pour entamer l’analyse de texte.

D’un point de vue technique, j’affiche un chrono avec Classroomscreen au tableau.

Une fois les dix minutes écoulées, ils ont désigné d’un commun accord un membre de leur groupe qui resterait et rendrait compte de leur travail. Les trois autres élèves ont tourné dans le sens des aiguilles d’une montre.

J’ai ensuite affiché 10 nouvelles minutes au tableau.

Cette fois-ci, l’élève resté à sa table a dû expliquer aux autres ce qu’ils avaient pour l’instant trouvé. Les nouveaux arrivants ont pu ajouter dans un des quatre encadrés leurs remarques personnelles et ainsi enrichir l’analyse préalablement menée.

Au bout des 10 minutes, les trois élèves tournent de nouveau et on réitère jusqu’à ce que les quatre encadrés soient remplis (l’un d’eux est rempli par le groupe initial et les trois autres par les groupes reformés toutes les 10 minutes)

Une fois que c’est fait, tous les élèves regagnent leur groupe initial et viennent une dernière fois échanger et compléter le document se trouvant sur leur îlot.

Nous avons debriefé ensuite à l’oral afin de recueillir leurs premières impressions et voir ce qui en était ressorti. C'est ce qu'il me reste à améliorer.

Tout d’abord, cela leur a beaucoup plu. Ils ont aimé fonctionner ainsi et c’est vrai que c’est une classe où le travail de groupes fonctionne.

Ensuite, on a réfléchi ensemble à ce qui leur a paru devoir être amélioré et je vous ajoute ici mes propres réflexions:

trois tours, c’est peut-être trop. Au final, le dernier groupe avait peu de choses à ajouter. Dans ce cas, garder le dernier encadré pour faire la synthèse ensemble (15mn ?) et venir répondre à une question du type « quel est l’intérêt de ce texte? » (je dois encore peaufiner ce point)
si le fait de changer de groupe était selon moi une bonne idée, les trois autres restent ensemble. Cela restreint à mon avis l’émulation. Il faudrait créer un roulement qui permette à tous de se retrouver avec des membres des différents groupes. J’y travaille même si j’y vois des limites car ça sous-entend qu’il faut qu’ils soient capables de se mettre au travail aussitôt (10 minutes c’est court) et parfois à cet âge lorsqu’ils se retrouvent sur un groupe alors qu’ils étaient « séparés » ça les empêche d’être focus sur l’activité.

Si je pars sur cette configuration, cela pourrait donner ça (il faudrait dans ce cas attribuer à chaque élève une couleur et un numéro et une feuille de route afin qu'il sache où il doit aller ensuite)

Il faudrait que je teste cette séance en 3e et la mener suffisamment régulièrement pour qu’ils acquièrent des automatismes dans l’analyse. Beaucoup de collègues proposent des fiches d’aide à l’analyse mais encore une fois, s’ils ont les fiches, ils cherchent la réponse sur leurs fiches et non dans le texte. Je veux les amener à raisonner par eux-mêmes d’autant que ce qu’on cherche dans un texte, si on réfléchit bien, c’est toujours un peu la même chose… On part toujours de ce qu’on ressent et de comment c’est mis en place dans le texte. S'il est vrai que je suis Miss Méthode en langue, je trouve ça beaucoup plus risqué en analyse. Les impressions de lecture doivent demeurer le point de départ de toute analyse.
Le plus gros du travail qu’il me reste à améliorer est le APRÈS. Une fois le travail de groupe fini, comment rendre compte de manière pertinente et interessante de leur travail? Tous les groupes avaient dans l’ensemble trouvé les mêmes éléments puisqu’ils ont confrontés leurs impressions. Je n'ai donc pas repris l'analyse en classe entière car cela me semblait faire une redite. Est-ce que la synthèse suggérée plus haut ne devrait finalement pas être un travail individuel afin de voir ce que chaque élève a retenu du texte, de cette séance? Pour le coup, envisager l'an prochain d'avoir des carnets de lecteur à la manière dont Léa en parle me semble pertinent. Ils pourraient dans ce cas rendre compte de ce travail mais aussi des difficultés rencontrées au sein même de ce journal réflexif (ce que j'ai apprécié, appris, ce qui m'a mis en difficulté, ce que je n'ai pas compris...).

Entraide, travail de groupes, coopération sont en ce moment au cœur de ma réflexion pédagogique et même si je n’ai pas encore toutes les réponses (et que je ne les aurais certainement jamais) ce sont sans aucun doute ce qui m’amène à me questionner et à partager cela ici.

Se remettre en question constamment, tel est mon leitmotiv. Faire en sorte que tous les élèves deviennent acteurs de leurs apprentissages mais surtout, qu’ils prennent du plaisir à apprendre.

Ce soir, j’avais envie de partager avec vous une réflexion qui me taraude depuis un bon moment: la difficulté de trouver des exercices pertinents et efficaces pour les élèves en matière de conjugaison.

C’est un fait: les élèves ne sont pas bons dans cette discipline car ils ont du mal à en comprendre le fonctionnement.

Or, si on revient à la base, tout semble beaucoup plus limpide.

Je suis partie d’un constat fait la semaine dernière en 5e. Des élèves très bons pour la plupart mais mis en difficulté au moment de la compréhension de la leçon.

Pour chaque niveau, je commence l’année par le verbe. Je veux qu’ils comprennent le fonctionnement du verbe pour ensuite entrer dans les détails et conjuguer.

Dans un premier temps, repérer avec la carte d’identité les variations possibles autour du verbe (groupe, personne, mode, temps, voix et forme). Les différentes versions sont sont à retrouver ici sur le blog.

Ensuite, comprendre qu’il existe des modes à l’intérieur desquels se trouvent des temps. Pas facile. Enfin, comprendre la différence entre mode personnel et impersonnel, temps simple et composé. Pour cela, les Conjugouillons m’ont bien aidée mais surtout la fiche du verbe qu’on est venu annoter. C’était tout de suite plus simple pour eux!

Comment demander à un élève de conjuguer un verbe au présent, futur, imparfait si tout cela n’a pas été vu en amont? Ici, la conjugaison horizontale apporte aussi quelques pistes. Je vous laisse creuser ce sujet seuls. Il y a plusieurs ressources disponibles sur le net.

J’ai d’ailleurs compris qu’ils faisaient un blocage avec le conditionnel présent car pour eux, le mot « présent » dans ce cas ne faisait pas sens. C’est toujours très enrichissant je trouve de comprendre pourquoi une notion à du mal à entrer.

Bien sûr, je n’ai rien trouvé ni dans les manuels, ni dans les cahiers d’activités. Rien.

J’ai donc créé mes propres exercices et me suis souvenu de ce cahier d’activités belge acheté il y a plusieurs années et qui est bien fait. Je m’en suis servie pour la deuxième partie de ma fiche.

Les élèves, notamment les 6e, se plaignent souvent du fait que l'on voit une notion avec eux, et qu'ensuite, ils comprennent que c'est faux lorsque la notion notion est complexifiée. Or, il serait plus logique de leur expliquer l'ensemble pour ensuite préciser que seule une petite partie sera abordée pour l'instant, puis une autre l'année d'après. Et puis une autre jusqu'à avoir une vision d'ensemble complète à la fin de la 3e par exemple l'accord du participe passé puis l'accord du participe passé avec les verbes pronominaux. Dès lors, ils ont été beaucoup plus réceptifs car ils n'ont pas eu l'impression de se faire balader.

Et vous ? Introduisez-vous ses notions d'emblée avec les élèves ? Comment procédez-vous?

J'ai ajouté en bas du polycopié, un encart copié sur le super livret de réussite et de progrès de Céline. Ça leur a beaucoup plu.

J'ai complété ensuite par des petits exercices de manipulations syntaxiques autour du verbe et du sujet.

la fiche complète sur les manipulations syntaxiques est à retrouver dans l'article dédié.

Vous pouvez télécharger la fiche exercice ci-dessous ainsi que la leçon permettant de mettre en évidence le fonctionnement de la conjugaison. Le reste est à récupérer dans les articles associés.

la fiche d'exercices

la fiche du verbe LIRE

à bientôt pour de nouveaux articles!

La grammaire, ça a toujours été mon dada! D’aussi loin que je me souvienne, je trouve ça ludique et c’est pour moi comme un jeu.

Manipuler, se questionner et parfois ne pas avoir de réponse mais l’essentiel n’est pas là: les raisonnements et déductions me semblent bien plus intéressants.

Cela fait deux-trois ans que les questions de grammaire au DNB s’avèrent plus difficiles pour les élèves. Il leur faut justifier leurs choix mais ce qui est déstabilisant, c’est qu’on remet en cause ce qu’ils ont appris depuis le CE1.

Ici, un extrait du DNB 2022. Dans le c), il s'agit bien d'un COD. Il fallait justifier cette réponse par au moins deux manipulations. Beaucoup d'élèves se sont appuyés sur le fameux "quoi?' appris depuis des lustres. Quelle n'a pas été notre surprise de découvrir que ce n'était pas accepté dans la correction! Apprendre aux élèves les gestes qui seront acceptés au DNB devient donc une priorité, d'autant que dans les dernières recommandations, cela est mis en avant.

Je voulais vraiment créer une fiche qui leur parle et qui synthétise les différentes manipulations syntaxiques. On a l’habitude de les utiliser (dernièrement avec les subordonnées) mais il me fallait un document clair et précis. Pour cela, je me suis appuyée d’un tableau récupéré en formation par Audrey @lirevressedesmots: elle a même un blog (là encore, on n’est pas tous logés à la même enseigne suivant les académies), du petit livret créé par @profe2lettres et de mon expérience personnelle.

Désormais, c’est un incontournable chez moi: une version en couleurs que je videoprojette et une version en noir et blanc pour que les élèves s’approprient le support.

J’ai classé les différentes fonctions en rapport avec ce qu’elles complètent pour être raccord avec ma leçon précédente. Les rectangles ont un lien avec le verbe, le cercle avec la phrase et les triangles avec le nom (et ce n’est pas sans rappeler la grammaire Montessori)

Je vous propose également la même fiche sur les natures variables. Là encore, j'ai gardé les symboles Montessori car je les utilise avec les élèves. Plus la grammaire fait sens, plus il me semble simple qu'acquérir ces notions. Il me tarde de les essayer en classe!

À venir dans ce même article, les natures invariables et quelques fiches d'entraînement.

Je vous invite également à aller voir les versions d'Audrey car plus on multiplie les supports, plus les élèves ont des chances de s'approprier la leçon. Pour ma part, je crée un dossier dans l'espace documentaire de l'ENT sur lequel ils peuvent récupérer toutes les fiches vues en classe, ainsi que celles créees par les collègues et que je trouve pertinentes et complémentaires avec les miennes. C'est le cas par exemple des subordonnées (je propose mes deux fiches ainsi que celle d'Audrey).

J'espère que ce post vous sera utile.

Manipulations syntaxiques - les fonctions

Manipulations syntaxiques - les natures variables

Manipulations syntaxiques - les natures invariables (à venir)

Manipulations syntaxiques - application

Et vous? Travaillez-vous les gestes du grammairien?

Je pratique les rituels de début d'heure depuis presque 10 ans et je suis persuadée que cela est utile et efficace pour que les élèves assimilent les notions importantes du programme.

Pour moi, la clé de la réussite reste la répétition. Sans cela, difficile de fixer durablement les choses.

L'an dernier, je me suis laissée dépassée et je n'ai pas réussi à tenir l'année tout simplement parce que mes rituels n'étaient pas prêts en amont et que je manquais de temps sur la période pour les préparer. C'était bancal et la perfectionniste que je suis n'a pas vraiment apprécié.

Cette année, j'ai décidé de préparer chaque période en amont et en lien direct avec l'objet d'étude en cours.

Je suis toujours frustrée de ne pas parler de tous les livres que j'adore parce que construire une séquence nécessite de faire des choix. Avec les rituels, je parviens à gérer cela car c'est l'occasion pour moi de leur parler d'un livre que j'ai aimé en lien avec la problématique étudiée.

En résumé, une semaine = une oeuvre et toutes les activités découlent de cet extrait choisi.

Le livre est de son côté disponible dans la bibliothèque de classe et on est alors sur un coup double!

Bilan de cette période

Les plus

- tout est prêt et cela ne nécessite donc aucune perte de temps sur la période.

On videoprojette l'exercice du jour et ils se mettent rapidement au travail.

- on révise des notions vues les années précédentes ou on réactive celle en cours.

- les mécanismes commencent à s'ancrer.

- l'alternance d'activités traditionnelles (dictée, réécriture) côtoient d'autres plus ludiques mais tout aussi intéressantes et la découverte du rituel du jour devient un questionnement quotidien.

- l'usage du petit cahier. Ils doivent y inscrire la date du jour et le nom du rituel. Ensuite, ils réalisent l'exercice sans recopier la consigne. Je remarque que de plus en plus, à force d'adapter, de vouloir gagner du temps, les élèves écrivent de moins en moins, complètent des polycopiés et quand l'heure vient de rédiger un devoir sur une copie, celle-ci ne contient pas de présentation, ni de phrases réponses et le soin laisse de plus en plus à désirer. Je ne parle même pas de la qualité de l'écriture qui décline d'année en année... Je trouve que ce temps d'écriture et d'attention portée au geste et à la tenue du cahier est tout aussi importante que les notions abordées. Même si j'aime innover et travailler en s'amusant, je reste particulièrement attachée à ce que certains considèrent comme appartenant à la vieille école. Il est selon moi primordial que les élèves continuent à écrire.

Les moins

- les rituels sont prévus en amont et donc supportent mal les imprévus (heure banalisée, réunion, sortie, ...) et il me faut tout de même ajuster. C'est parfois frustrant quand une séance de la semaine saute car tout est prévu de manière réfléchie. Avoir imaginé une activité que l'on sait intéressante et qui passe à la trappe est décevant.

- le lundi, c'est dictée. Même si je varie, cela reste le rituel le moins apprécié et qui demande plus de temps. Il me faut prévoir des textes plus courts et alterner avec des exercices de copie, tout aussi intéressants. J'ai aussi pensé à la possibilité de leur lire l'extrait choisi en dictée mais de n'en faire finalement qu'une partie. Libre ensuite de leur distribuer l'extrait lu afin qu'ils le collent dans leur petit cahier dédié.

- il m'est difficile d'évaluer individuellement les progrès de tout le monde. Je suis tombée sur un post de Claire et Léa et l'approche de Valentin me semble pertinente. Demander aux élèves de s'autoévaluer. Dans ce cas, je ramasserais régulièrement les petits cahiers non pas pour les corriger mais pour évaluer leurs progrès. Le système d'étoiles me semble pertinent.

- avec les heures perdues, je n'ai pas eu le temps de faire ma première évaluation de rituels qui étaient prévue la dernière semaine. Je vais reprendre à la rentrée et organiserai l'évaluation la deuxième semaine. Au programme, une dictée et des exercices associés sur ce texte.

- ceux qui oublient régulièrement leur cahier. C'est un constat: de plus en plus d'élèves oublient leurs affaires, se trompent de cahier. Difficile alors d'avoir la totalité au même endroit car seuls les plus sérieux recopient au propre une fois arrivés chez eux ce qu'ils ont dû faire sur une feuille. Je n'ai pas encore trouvé de solution hormis laisser le cahier en classe mais cela signifie les distribuer au début de l'heure et c'est à mon sens une perte de temps. Je réfléchis encore...

Afin que vous puissiez vous rendre compte d'une semaine type, je vous propose ici une version 6e, 4e et 3e (je n'ai pas pu tester la niveau 4e car finalement, j'ai appris à la dernière minute que je n'en aurais pas.)

Semaine type en 6e

JOUR 1 Je sélectionne un texte que je trouve intéressant à étudier en lien avec ma séquence.
Je mets le visuel du livre dont le texte est extrait. Ils peuvent ainsi facilement le retrouver dans la bibliothèque de classe.

Une fois la correction faite, je videoprojette le texte et on écrit parfois comme ici ce qu'il faut retenir en rouge. Les haïkus sont ma dernière séance avec les élèves mais grâce aux rituels, on les a déjà rencontrés plusieurs fois.

JOUR 2 Un peu de grammaire. La leçon sur la nature des mots arrive la semaine suivante. Cet exercice me permet un premier état des lieux.

JOUR 3 La réécriture est un exercice que je pratique dès la 6e de façon très régulière. Il apporte 10 points non négligeables au DNB. Plus tôt on les prépare, plus ils réussissent.

JOUR 4 L'un de mes exercices d'écriture préféré: le lardage! Les élèves adorent et il permet de travailler la cohérence et de s'amuser avec le texte. J'en propose régulièrement sur différents thèmes. Il y en a même un dans le DS en exercice d'écriture.

Vidéoprojeter un exemple permet aux élèves plus frileux de se lancer.

Semaine type en 4e

JOUR 1 L'éternelle dictée. Et choisir de leur faire découvrir ce livre adoré.

JOUR 2 Un exercice classique sur la nature des mots.

JOUR 3 La réécriture, commune à tous les niveaux. Les élèves apprécient car ils trouvent cela facile et en même temps, c'est un exercice très complet.

JOUR 4 La rédaction. On débroussaille le sujet en classe et il est ensuite à faire pour la semaine suivante dans le petit cahier. J'en ramasse quelques uns pour les noter. À la fin du trimestre, tous ont au moins été ramassés une fois.

Je mets dans le lien ci-dessous deux autres semaines afin de vous montrer qu'elles sont toutes différentes et varient au fil de mes envies.

Rituels 4e exemples

Semaine type en 3e

Toujours un visuel en lien avec la séquence et qui servira de fil rouge sur toute la période.

Une présentation des rituels de la semaine pour les plus grands.

JOUR 1 Toujours la dictée. Ecrire les noms propres de l'extrait.

Texte que j'adore et qui fonctionne très bien chez les élèves. Je termine souvent la dictée par des questions sur le texte. Je résume ensuite l'histoire pour leur donner envie de la découvrir.

JOUR 2 Une question d'analyse telle qu'ils pourraient avoir au DNB.

JOUR 3 La réécriture, incontournable.

JOUR 4 Introduction au sujet de réflexion avec un sujet en lien avec le roman mais aussi avec la séquence puisque les élèves lisent Le Passeur en lecture cursive.

Ce tableau est alors videoprojeté et on réfléchit ensemble aux arguments et aux exemples.
Ils complètent chez eux pour la semaine suivante. Une synthèse collective est alors rédigée. Ce sujet a été particulièrement riche et a amené de nombreux questionnements auquels même moi je n'avais pas pensé.

Voici une autre version de dictée possible. Ici, je me suis clairement amusée avec la consigne, et toujours dans le thème de la séquence!

Dans ce cas, j'imprime 6 dictées fautives sur une page et je leur distribue. Ils surlignent les mots repérés et les corrigent dans la marge le long du document. C'est un exercice qui s'avère très difficile pour la plupart des élèves.

J'espère que ces différents exemples vous ont permis de vous faire une idée précise de ce que cela peut donner en classe.

Pour moi, les visuels sont hyper importants et depuis que j'utilise Canva, j'avoue que c'est un bonheur de travailler. Je crée de nouveaux documents, j'en remets en forme certains. Je ne peux que vous conseiller cet outil, qui, je le rappelle, est gratuit pour les enseignants.

Autre point important.

Pour la correction de la dictée, j'utilise une caméra flexible. C'est un achat que j'ai demandé à mon établissement et je ne le regrette pas du tout.

Hyper pratique, un gain de temps non négligeable, je vous le recommande chaudement.

Concrètement, je dicte le texte comme d'habitude aux élèves et pendant qu'ils se relisent, je mets en route la caméra.

Je ramasse un cahier au hasard (ce que j'aime aussi c'est que même les élèves en difficulté veulent que je prenne leur cahier pour le videoprojeter) et je le mets sous la caméra. Tout le monde voit alors le cahier et on corrige le texte à partir de cet exemple. On surligne les mots mal orthographiés et on corrige en vert en dessous. Je le fais aussi sur le cahier. On discute et on rappelle les règles ou les moyens de trouver l'orthographe d'un mot afin de créer des automatismes ou de les raviver.

Je compte les erreurs comme au DNB et mets une note qui ne compte pas dans la marge. Ils font de même sur leur cahier.