Je pratique les rituels de début d'heure depuis presque 10 ans et je suis persuadée que cela est utile et efficace pour que les élèves assimilent les notions importantes du programme.
Pour moi, la clé de la réussite reste la répétition. Sans cela, difficile de fixer durablement les choses.
L'an dernier, je me suis laissée dépassée et je n'ai pas réussi à tenir l'année tout simplement parce que mes rituels n'étaient pas prêts en amont et que je manquais de temps sur la période pour les préparer. C'était bancal et la perfectionniste que je suis n'a pas vraiment apprécié.
Cette année, j'ai décidé de préparer chaque période en amont et en lien direct avec l'objet d'étude en cours.
Je suis toujours frustrée de ne pas parler de tous les livres que j'adore parce que construire une séquence nécessite de faire des choix. Avec les rituels, je parviens à gérer cela car c'est l'occasion pour moi de leur parler d'un livre que j'ai aimé en lien avec la problématique étudiée.
En résumé, une semaine = une oeuvre et toutes les activités découlent de cet extrait choisi.
Le livre est de son côté disponible dans la bibliothèque de classe et on est alors sur un coup double!
Bilan de cette période
Les plus
- tout est prêt et cela ne nécessite donc aucune perte de temps sur la période.
On videoprojette l'exercice du jour et ils se mettent rapidement au travail.
- on révise des notions vues les années précédentes ou on réactive celle en cours.
- les mécanismes commencent à s'ancrer.
- l'alternance d'activités traditionnelles (dictée, réécriture) côtoient d'autres plus ludiques mais tout aussi intéressantes et la découverte du rituel du jour devient un questionnement quotidien.
- l'usage du petit cahier. Ils doivent y inscrire la date du jour et le nom du rituel. Ensuite, ils réalisent l'exercice sans recopier la consigne. Je remarque que de plus en plus, à force d'adapter, de vouloir gagner du temps, les élèves écrivent de moins en moins, complètent des polycopiés et quand l'heure vient de rédiger un devoir sur une copie, celle-ci ne contient pas de présentation, ni de phrases réponses et le soin laisse de plus en plus à désirer. Je ne parle même pas de la qualité de l'écriture qui décline d'année en année... Je trouve que ce temps d'écriture et d'attention portée au geste et à la tenue du cahier est tout aussi importante que les notions abordées. Même si j'aime innover et travailler en s'amusant, je reste particulièrement attachée à ce que certains considèrent comme appartenant à la vieille école. Il est selon moi primordial que les élèves continuent à écrire.
Les moins
- les rituels sont prévus en amont et donc supportent mal les imprévus (heure banalisée, réunion, sortie, ...) et il me faut tout de même ajuster. C'est parfois frustrant quand une séance de la semaine saute car tout est prévu de manière réfléchie. Avoir imaginé une activité que l'on sait intéressante et qui passe à la trappe est décevant.
- le lundi, c'est dictée. Même si je varie, cela reste le rituel le moins apprécié et qui demande plus de temps. Il me faut prévoir des textes plus courts et alterner avec des exercices de copie, tout aussi intéressants. J'ai aussi pensé à la possibilité de leur lire l'extrait choisi en dictée mais de n'en faire finalement qu'une partie. Libre ensuite de leur distribuer l'extrait lu afin qu'ils le collent dans leur petit cahier dédié.
- il m'est difficile d'évaluer individuellement les progrès de tout le monde. Je suis tombée sur un post de
Claire et
Léa et l'approche de
Valentin me semble pertinente. Demander aux élèves de s'autoévaluer. Dans ce cas, je ramasserais régulièrement les petits cahiers non pas pour les corriger mais pour évaluer leurs progrès. Le système d'étoiles me semble pertinent.
- avec les heures perdues, je n'ai pas eu le temps de faire ma première évaluation de rituels qui étaient prévue la dernière semaine. Je vais reprendre à la rentrée et organiserai l'évaluation la deuxième semaine. Au programme, une dictée et des exercices associés sur ce texte.
- ceux qui oublient régulièrement leur cahier. C'est un constat: de plus en plus d'élèves oublient leurs affaires, se trompent de cahier. Difficile alors d'avoir la totalité au même endroit car seuls les plus sérieux recopient au propre une fois arrivés chez eux ce qu'ils ont dû faire sur une feuille. Je n'ai pas encore trouvé de solution hormis laisser le cahier en classe mais cela signifie les distribuer au début de l'heure et c'est à mon sens une perte de temps. Je réfléchis encore...
Afin que vous puissiez vous rendre compte d'une semaine type, je vous propose ici une version 6e, 4e et 3e (je n'ai pas pu tester la niveau 4e car finalement, j'ai appris à la dernière minute que je n'en aurais pas.)
Semaine type en 6e
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JOUR 1 Je sélectionne un texte que je trouve intéressant à étudier en lien avec ma séquence. Je mets le visuel du livre dont le texte est extrait. Ils peuvent ainsi facilement le retrouver dans la bibliothèque de classe. |
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Une fois la correction faite, je videoprojette le texte et on écrit parfois comme ici ce qu'il faut retenir en rouge. Les haïkus sont ma dernière séance avec les élèves mais grâce aux rituels, on les a déjà rencontrés plusieurs fois. |
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JOUR 2 Un peu de grammaire. La leçon sur la nature des mots arrive la semaine suivante. Cet exercice me permet un premier état des lieux. |
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JOUR 3 La réécriture est un exercice que je pratique dès la 6e de façon très régulière. Il apporte 10 points non négligeables au DNB. Plus tôt on les prépare, plus ils réussissent. |
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JOUR 4 L'un de mes exercices d'écriture préféré: le lardage! Les élèves adorent et il permet de travailler la cohérence et de s'amuser avec le texte. J'en propose régulièrement sur différents thèmes. Il y en a même un dans le DS en exercice d'écriture. |
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Vidéoprojeter un exemple permet aux élèves plus frileux de se lancer. |
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Dans ce cas, j'imprime 6 dictées fautives sur une page et je leur distribue. Ils surlignent les mots repérés et les corrigent dans la marge le long du document. C'est un exercice qui s'avère très difficile pour la plupart des élèves. |
J'espère que ces différents exemples vous ont permis de vous faire une idée précise de ce que cela peut donner en classe.
Pour moi, les visuels sont hyper importants et depuis que j'utilise
Canva, j'avoue que c'est un bonheur de travailler. Je crée de nouveaux documents, j'en remets en forme certains. Je ne peux que vous conseiller cet outil, qui, je le rappelle, est gratuit pour les enseignants.
Autre point important.
Pour la correction de la dictée, j'utilise une
caméra flexible. C'est un achat que j'ai demandé à mon établissement et je ne le regrette pas du tout.
Hyper pratique, un gain de temps non négligeable, je vous le recommande chaudement.
Concrètement, je dicte le texte comme d'habitude aux élèves et pendant qu'ils se relisent, je mets en route la caméra.
Je ramasse un cahier au hasard (ce que j'aime aussi c'est que même les élèves en difficulté veulent que je prenne leur cahier pour le videoprojeter) et je le mets sous la caméra. Tout le monde voit alors le cahier et on corrige le texte à partir de cet exemple. On surligne les mots mal orthographiés et on corrige en vert en dessous. Je le fais aussi sur le cahier. On discute et on rappelle les règles ou les moyens de trouver l'orthographe d'un mot afin de créer des automatismes ou de les raviver.
Je compte les erreurs comme au DNB et mets une note qui ne compte pas dans la marge. Ils font de même sur leur cahier.
C'est un bon entraînement.
J'ai aussi créé des templates afin de les réutiliser sur différents niveaux.
Je vous les propose en téléchargement ici.
Deux sont adaptées de jeux du commerce que j'utilise en classe entière.
Il vous faut les jeux pour les utiliser mais cela permet de le faire en classe entière.
Le premier a été créé il y a plus de deux ans. Un
article lui est d'ailleurs dédié; je vous invite à le découvrir. Vous trouverez le jeu
ici.
Enfin, celui-ci est issu d'un rituel déjà présenté sur le
blog:
J'espère que cet article vous sera utile!
à bientôt,
Vanessa